L’histoire secrète du monde

Commentaire sur le livre de
JONATHAN BLACK

*Il suffit qu’une seule chose soit vraie dans tout ce que vous allez lire pour que tout ce qui vous a toujours été enseigné par vos professeurs soit remis en question. *

Extrait : L’HISTOIRE SECRÈTE DU MONDE, de Jonathan Black, édition de papier. JAI LU éditeur 2011, 670 pages.

LA PHILOSOPHIE DERRIÈRE L’HISTOIRE

C’est un livre étrange qui parcourt l’histoire du monde à travers le regard des sociétés secrètes qui ont foisonné jusqu’à ce jour partout dans le monde comme Rose-Croix, la franc-maçonnerie, les philadelphes, les illuminés et j’en passe. C’est un livre à lire avec une grande ouverture d’esprit à défaut de quoi il vous paraîtra indigeste ou tout au moins déroutant.

Bien que ce livre aborde l’histoire de la pensée humaine, il traite de connaissances cachées, d’écoles du mystère et d’une doctrine secrète selon laquelle *le cosmos a créé le cerveau humain afin de pouvoir réfléchir à lui-même. * C’est un livre qui met à l’avant-plan le caractère ésotérique de notre histoire et il n’est pas facile, empreints que nous sommes du matérialisme contemporain.

Donc, pour apprendre de ce livre, il faut désapprendre, c’est-à-dire analyser son contenu sur un plan dématérialisé. À moins d’être initié, même très partiellement, c’est un exercice très lourd. Les secrets du monde sont explorés à travers l’art, la littérature, la philosophie et l’histoire des grands maîtres. Le point de vue de l’auteur tend vers l’unicité des religions, du moins si on en étudie les origines.

L’ouvrage se divise essentiellement en trois parties : le commencement, vu par les Sociétés secrètes, puis, les personnages mythiques ou légendaires, enfin, une transition vers l’histoire comme telle.

Points forts du livre : l’auteur semble crédibiliser son ouvrage en créant un lien très fort avec l’art. Les illustrations sont nombreuses avec une série de planches en couleur au centre de l’ouvrage.

Aussi, le livre contient une somme impressionnante de savoir, de connaissances. Les liens avec la littérature et la philosophie sont aussi puissants. 

L’histoire traverse aisément les âges et pose une énigme que j’ai trouvé intéressante d’autant qu’elle est omniprésente dans le livre : Est-ce que l’esprit est la conséquence logique de la matière, ou est-ce que la matière découle de l’esprit.

Points faibles : Je n’ai jamais été attiré ou impressionné par les Sociétés secrètes. C’est ce qui explique sans doute que beaucoup d’idées de l’auteur sont difficiles à admettre. Aussi, vous excuserez j’espère ma naïveté, pourquoi autant de cachoteries, de secrets, de mystère, d’occultisme ? L’auteur ne m’a pas vraiment aidé à comprendre à part peut-être le fait que je ne suis pas formé pour en savoir autant.

J’ai été intrigué par le quatrième de couverture, tout comme je l’ai été par le célèbre DA VINCI CODE de Dan Brown, cité par Black dans son livre. Mais le livre dans son ensemble manque de profondeur, de clarté, de vulgarisation. De plus, j’ai trouvé beaucoup d’arguments plutôt sophistes.

Voilà. Ce livre est très intéressant pour le développement de la pensée mais je ne l’ai pas trouvé vraiment initiatique ce qui le rend peu accessible pour les néophytes.

Suggestion de lecture : UNE HISTOIRE DU QUÉBEC, de Jacques Lacourcière


L’auteur Jonathan Black

 Du même auteur

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 26 octobre 2025



 

Le journal d’Anne Frank

*Je vais pouvoir, j’espère, te confier toutes sortes de choses, comme je n’ai encore pu le faire à personne, et j’espère que tu me seras d’un grand soutien* (12 juin 1942, jour d’acquisition du journal d’Anne Frank)

Extrait : JOURNAL D’ANNE FRANK. Ce livre autobiographique a été édité à de nombreuses reprises sur toutes les plateformes. Pour la présente, j’ai utilisé la version papier de l’éditeur Calman-Lévy publiée en 1989. 350 pages. La pages couverture se trouve ci-bas à l’extrême droite. Le livre a été écrit à partir du journal intime d’Anne Frank

En 1942, la jeune Anne Frank a 13 ans. Elle vit heureuse à Amsterdam avec sa sœur Margot et ses parents, malgré la guerre. En juillet, ils s’installent clandestinement dans « l’Annexe » d’un immeuble. En 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation. Anne est déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, où elle meurt du typhus au début de 1945, peu après sa sœur. Son journal, qu’elle a tenu du 12 juin 1942 au 1er août 1944, est un des témoignages les plus bouleversants qui nous soient parvenus sur la vie quotidienne d’une famille juive sous le joug nazi.

 

MÉMOIRE EN HÉRITAGE

J’ai eu un peu de difficulté à adhérer à ce livre et je me sens à contrecourant de la masse critique. LE JOURNAL D’ANNE FRANK a été tiré à plus de vingt millions d’exemplaires. Je comprends donc qu’il ait atteint et ému tant de gens partout dans le monde. Pourtant je m’explique mal le dithyrambe dont cet ouvrage a fait l‘objet.

Anne Frank est une jeune fille juive au caractère bien trempé, très proche de son père, en conflit avec sa mère. Je veux rappeler ici le contexte : à Amsterdam, anticipant l’horrible sort qui attend le peuple juif pendant la deuxième guerre mondial, le père d’Anne, Otto, décide de cacher sa famille et quelques amis de celle-ci dans l’annexe jouxtant leur maison avant l’occupation de la Hollande par les Nazis.

Cette dissimulation durera plus de deux ans. Anne y entreprendra son journal, du 12 juin 1942, jour de ses 13ans, jusqu’au premier août 1944, une semaine avant son arrestation. Deux aspects précis caractérisent le journal : d’abord, il sera totalement empreint de l’entrée de la jeune fille dans l’adolescence : connaissance de son corps, premier amour, réveil de l’ambition, etc.

Ensuite, et c’est là la grande force du livre, Anne précise sa pensée sur l’histoire, la religion, la dimension humaine de la guerre et la condition des juifs. Je ne suis donc pas surpris que tant de gens dans le monde aient rejoint la pensée d’Anne Frank :

*Cette histoire nous a rappelé brutalement à la réalité, au fait que nous sommes des juifs enchaînés, enchaînés en un seul lieu, sans droit et avec des milliers d’obligations. Nous, juifs, nous ne devons pas écouter notre cœur, nous devons être courageux et forts, nous devons subir tous les désagréments sans rien dire, nous devons faire notre possible et garder confiance en Dieu. Un jour, cette horrible guerre se terminera enfin, un jour, nous pourrons être des êtres humains et pas seulement des juifs ? * (Extrait)

La sincérité de la jeune fille marque profondément le journal. Toutefois, je ressens un certain inconfort à l’idée qu’Anne Frank philosophe tranquillement dans sa cachette pendant deux années alors que des millions de juifs sont massacrés. Inconfort aussi parce que le récit est très intimiste. Trop par moments, spécialement quand il est question d’hygiène et de sexualité.

J’ai trouvé aussi le lien entre la guerre et la vie dans l’annexe un peu faible. Anne n’a pas parlé beaucoup de la guerre et pourtant, elle avait accès aux nouvelles.

Enfin, je me suis beaucoup interrogé sur cette édition du Journal d’Anne Frank qu’on dit définitive. Je ne suis pas certain de sa validité car l’histoire éditoriale du livre rapporte des ratures, des omissions, des ajouts au journal, un journal original, un autre revampé en vue de sa publication. Ce n’est rien pour mettre à l’aise.

En dehors du lien contextuel, j’avais trop l’impression d’être limité aux récits d’une jeune fille qui découvre les joies et les vicissitudes de l’adolescence. Quoiqu’il en soit, je crois qu’Anne n’a pas tout dit. C’est un journal à lire entre les lignes et il faut savoir analyser le ressenti.

Je sors mitigé de cette lecture. LE JOURNAL D’ANNE FRANK n’est pas une œuvre littéraire à proprement parler. Mais son caractère historique et sa charge émotive doivent conforter l’humanité dans un devoir primaire…celui de ne pas oublier…de ne jamais oublier.

Suggestion de lecture : AU NOM DE TOUS LES MIENS, de Martin Gray



Ci-haut, le manuscrit d’Anne Frank. À gauche, extrait du film LE JOURNAL D’ANNE FRANK, version 1959, réalisé par George Stevens, avec Millie Perkins dans le rôle-titre.  Autres versions : consultez la liste préparée par cinetrafic.fr


Anne Frank (1929-1945)


Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 3 octobre 2025

L’espoir est une terre lointaine

Commentaire sur le livre de
COLLEEN McCULLOUGH

*…Me voici en route pour une île minuscule, perdue au milieu de l’océan, si loin de tout que les hommes ne s’y sont jamais établi

s jusqu’à ce que nous arrivions, nous autres anglais…
Une chose est sûre, cet endroit ne sera jamais mon chez-moi. Je m’y retrouve seul après avoir navigué sur des eaux solitaires et je le quitterai seul…Un lieu aussi éloigné ne peut avoir de substance… *

Extrait : L’ESPOIR EST UNE TERRE LOINTAINE, de Colleen McCullough, Format papier, Les Presses de la Cité éditeur, 2002, 770 pages

À travers le destin de Richard Morgan, (qui, selon l’auteure, a réellement existé) Colleen McCullough brosse une gigantesque fresque historique retraçant la formation de l’Australie. Mais avant tout, ce livre raconte l’histoire d’un homme ordinaire qui connut l’amour, la haine et les pires épreuves, un homme qui a su transcender l’injustice et les souffrances les plus terribles pour fonder une nouvelle génération de conquérants.

Australie en devenir

 

Avec L’ESPOIR EST UNE TERRE LOINTAINE, Colleen McCullough nous offre cette fois un roman historique ou s’entremêlent la fiction et les faits historiques avérés, solidement documentés. Elle nous décrit les évènements qui ont présidé à la création de l’Australie : *Sur la carte, elle figure sous le nom de <Terra incognita> ou encore <Terra Australia> * (Extrait) Elle raconte cette histoire à travers le destin de Richard Morgan, ancêtre de quatrième génération du conjoint de Colleen McCullough. Le destin de Morgan croisera celui de Fletcher Christian, le célèbre mutiné du Bounty.

Tout débute en 1765 à Bristol, Angleterre, à une époque où une justice peu éclairée et désorganisée, condamnait pour tout et pour rien. Richard Morgan, veuf, deux enfants morts, armurier, aubergiste, homme à tout faire, est injustement condamné à être déporté sur une terre lointaine dans un endroit sinistre appelé Botany bay, découvert plus tôt par l’explorateur James Cook et qui deviendra plus tard Sydney.

Avec plusieurs autres condamnés, Morgan allait inaugurer le rêve de l’Angleterre : se débarrasser des bandits, criminels, indésirables et bons à rien de tout le pays en les envoyant aux confins du monde: *J’ai atteint ce point du globe où ma destinée prend fin et où le cercle de ma vie se referme sur lui-même. * Extrait

Ici, la vie de Morgan, quoique très romancée, est reconstituée avec une remarquable précision historique. Vous pouvez me croire quand je vous dis que Morgan ne l’aura pas facile car, n’ayant pas vu plus loin que le bout de leur nez, les autorités anglaises ont imposé ces déportations sans préparation, peu ou pas d’équipement de survie, alimentation pauvre, inadéquate, pas de directives d’installation. Souffrance et misère attendent les déportés et même leurs gardiens :

*Mais cette conviction si bien ancrée ne l’empêchait nullement de tout faire pour résoudre des problèmes que ces imbéciles de Londres n’avaient même pas envisagés. Comme il était facile de déplacer des pions humains sur un échiquier quand on restait assis dans un fauteuil confortable, le ventre plein, à côté d’un bon feu et d’une carafe de porto toujours bien remplie ! * Extrait

Ces sur des cœurs vaillants comme Richard Morgan qu’une colonie pénitentiaire donnera naissance à l’Australie. Une histoire de bâtisseur, mais aussi une histoire d’amour dont les acteurs sont résolument tournés vers l’avenir.

J’ai beaucoup aimé cette histoire malgré certains irritants que je dois signaler au passage : beaucoup de longueurs, une trop forte quantité de détails techniques assommants, certains dialogues peu utiles ou trop longuement élaborés, une galerie de personnages qui donne le vertige.

Je dois dire aussi que je me suis beaucoup interrogé sur Richard Morgan. C’est un personnage plus grand que nature. Il excelle dans tout ce qu’il fait et dois-je le rappeler, c’est un touche-à-tout. Santé de fer, philosophe, cultivé, habile, travailleur en plus d’être beau comme Adonis.

Voilà. Je m’interroge sur une telle perfection. C’est comme trop beau pour être vrai. J’ai suivi avec intérêt son évolution mais avec un certain sentiment de détachement. Malgré tout, j’ai été très sensible aux réalités historiques décrites dans ce récit et qui soulève beaucoup de questions sur le fonctionnement de la justice anglaise par exemple et qui décrit avec un réalisme bouleversant la situation des femmes dans une société où elles n’ont aucun droit.

L’autrice y développe aussi certains thèmes comme la cruauté (et elle ne manque pas dans cette histoire) et même l’homosexualité.

J’ai apprécié cette histoire. C’est une belle et grande fresque romanesque qui ravira je crois, les amateurs d’histoire.

Suggestion de lecture de la même autrice: UN AUTRE NOM POUR L’AMOUR

 

La suite

DE LA MÊME AUTRICE


Colleen McCullough

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 20 septembre 2025

 

Tintin et le Québec, Tristan Demers

TINTIN ET LE QUÉBEC
Commentaire sur le livre de Tristan Demers, publié en co-réédition en 2020 par les *éditionsmoulinsart* et Hurtubise. Édition de papier, grand format, 175 pages.
<Avec le recul et fort du succès remporté par TINTIN ET LE QUÉBEC, je réalise à quel point cet ouvrage a été un déclencheur de mémoire, une façon de voyager dans le temps et de replonger dans la nostalgie des souvenirs tendres de l’enfance de tout un chacun>
Tristan Demers
Extrait de l’avant-propos
livre illustré

Dans une édition entièrement revue, enrichie d’images et de documents d’archives, Tristan Demers retrace, à la manière d’un journal de bord, le voyage d’Hergé au Québec en 1965. Il y évoque, en parallèle, le parcours de Tintin, un héros bien ancré dans l’imaginaire collectif des québécois.

Le Phénomène Tintin, surtout Hergé

C’est un très beau livre. Sa présentation graphique est chaude, attrayante. Exactement ce à quoi m’a habitué Tristan Demers avec une bibliographie créative et recherchée sans compter son incroyable imagination étant, entre autres, l’auteur concepteur de plus de soixante bandes dessinées

Dans son livre, Tristan Demers visite un bout d’histoire du Québec appelé à juste titre La révolution tranquille, histoire marquée sur le plan culturel par la visite chez nous de George Remi, appelé familièrement et simplement Hergé suite à l’association de la première lettre de ses nom et prénom…Hergé, créateur de Quick et Flupke, de Jo, Zette et Jocko, mais surtout, le papa de Tintin, un des personnages les plus charismatiques de l’univers des bandes dessinées.

La visite arrivait à point car dans les années 60, les préjugés sur la BD avaient la vie dure. Cet aspect est évoqué dans le livre et le charisme de Hergé va peut-être changer les choses. Le livre est centré sur la visite de Hergé au Québec, son itinéraire, son agenda, ses rencontres de presse et ses interminables séances d’autographe, confirmant qu’il était attendu et adulé. J’ai été déçu de ce choix car le contenu du livre ne livre pas les promesses du contenant, dont le titre.

Ne devrait-on pas dire HERGÉ AU QUÉBEC ? Malgré toute la sympathie que j’ai pour Hergé, ce brillant et génial dessinateur et concepteur, dans le livre de Tristan Demers, le personnage est entouré d’une aura surdimensionnée. J’aurais aimé qu’on laisse les enfants s’exprimer sur Tintin, parler de l’impact du jeune reporter sur le jeune lectorat et même les premiers lecteurs…je n’exagère pas, j’ai pratiquement appris à lire dans les albums de Tintin.

J’aurais souhaité que l’auteur développe davantage sur l’influence et la crédibilité de Tintin et Milou auprès des jeunes québécois et québécoises, comme il l’a fait dans son excellent documentaire ASTÉRIX CHEZ LES QUÉBÉCOIS qui m’a procuré personnellement beaucoup plus de découvertes et d’émotions. J’ai quand même appris dans TINTIN ET LE QUÉBEC beaucoup de choses intéressantes. Par exemple, le rôle joué par le regretté comédien Jean Besré dans une série radiophonique consacrée aux aventures de Tintin à Radio-Canada et son rôle dans la visite de Hergé au Québec.

J’ai été aussi surpris par les courbettes que les organisateurs ont dû faire pour amener Hergé au Québec ainsi que l’accueil princier qui lui a été réservé. Également sur l’insistance d’un rêve qui ne s’est jamais réalisé : la création d’une aventure de Tintin au Québec. À ce sujet, Hergé ne s’est vraiment jamais montré intéressé. Ce qui est très dommage.

Beaucoup de <Hergé> pas assez de <Tintin>. C’est le défaut de la qualité du livre. J’admire Hergé le créateur mais je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage. Pour le reste, Tintin est mon ami à vie. Je vous recommande le livre parce qu’il est vraiment bien fait et reflète fidèlement une portion de l’histoire du Québec dans laquelle couvaient des changements importants ainsi que des stimulants majeurs de la vigueur culturelle québécoise.

Suggestion de lecture : ASTÉRIX CHEZ LES QUÉBÉCOIS, de Tristan Demers

Aussi, très intéressant :


Tintin à travers parodies et pastiches d’après
Yves rodier. 25 planches magnifique à voir. Sur
cette œuvre parodique et sur Yves Rodier, je
vous invite à visiter *le Naufrageur*



Sur Tristan Demers, je vous invite à lire un article de presse signé Marie-Ève Lambert, une biographie (dossier biographique et bibliographique complet), sa page Facebook, ainsi que mon commentaire sur son livre ASTÉRIX CHEZ LES QUÉBÉCOIS.

Bonne lecture
Claude Lambert

le dimanche 25 mai 2025

LA CITÉ ENSEVELIE

*-Le sol tremble non? J’ai l’impression que le sol s’est mis à trembler…il ne faut pas s’inquiéter, ce n’est sûrement rien…pas de panique…Ah   mon Dieu ! Nous sommes le 19 septembre et il est 7 heures 19…le studio est en train de se lézarder totalement…Attention,,,Poussez-vooouuus…*

Extrait : LA CITÉ ENSEVELIE (version sonore seulement) MULTICAST. Auteurs : Alma Delia Murillo, José Esteban Pavlovich, Adriana Bello, Julia Santibañez, Bernardo Esquinca Audible originals éditeur, 2021. ACTEURS : Fred Testot, Jean-Baptiste Maunier, Pascal Germain, Sandra Parra, Caroline Mozzone, Fili Keyta, Emmanuel Lemire, Jessica Barrier, Olivier Chauvel, Emmanuel Karsen, Hubert Drac, Frédéric Cerdal, Antoine Tome, Alexandre Donders Durée d’écoute : 6 heures 26 minutes

Quelque chose se trame sous la surface de la métropole archaïque de Mexico. Des tremblements de terre à répétition et des éruptions volcaniques sèment la terreur chez les habitants. Mais les dernières catastrophes naturelles qui ont frappé la ville semblent de plus en plus anormales…et sinistres.

Des essaims entiers de grillons noirs et des pluies meurtrières ravagent le paysage, les cathédrales s’embrasent sans raison, et une multitude d’enfants se volatilisent. La fille du professeur Fernando Navarro a elle aussi mystérieusement disparu. Tandis que l’archéologue part à la recherche de sa fille, il recroise la route de l’ex-lieutenant Gastón Ramírez qui est, lui aussi, en quête de réponses.

Les deux hommes suivent plusieurs indices obscurs qui les mènent aux ruines souterraines du Grand Temple, autrefois si majestueux. Tandis qu’ils progressent dans ce lieu apocalyptique, une force si sombre se développe autour d’eux qu’elle pourrait plonger toute la ville de Mexico dans une obscurité éternelle. Avec l’aide de l’ingénieuse archéologue Pía Malinalli, experte en mythologie aztèque, ils espèrent lever le voile sur le mystère qui menace leur civilisation.  

 
Comme au cinéma

On aime ou on n’aime pas

Ce n’est pas un livre audio à proprement parler. C’est un multicast, du cinéma sans image, un spectacle sonore. Si vous êtes un inconditionnel de la narration classique, vous pourriez être déçu. Il faut simplement s’attendre à quelque chose de différent et se laisser aller.

Personnellement, je préfère la narration conventionnelle, mais je suis aussi cinéphile, amateur d’effets spéciaux sonores et visuels. Dans LA CITÉ ENSEVELIE, j’ai été servi. Des effets spéciaux, il n’y a que ça et à leur profit, les auteurs ont malheureusement négligé les dialogues qui sont décousus, pas toujours cohérents et peu explicatifs.

Principales forces : les effets spéciaux et le bruitage en général, bonnes performances du casting dans l’ensemble. Les concepts historique et archéologique sont intéressants. Les chapitres sont courts et fluides. Le fil conducteur est solide. L’intrigue force l’attention. L’ambiance de mystère est enveloppante.

Principales faibles : Le scénario est peu original. Le sujet de la secte religieuse qui veut refaire le monde est en surchauffe. Le lien entre les catastrophes comme les tremblements de terre et la mythologie aztèque est loin d’être clair si tant est qu’il y en a un. Alors, on doit se rabattre sur le surnaturel. C’est un peu facile parce que ça dit tout mais ça n’explique rien.

Le scénario est peu descriptif. Déjà que les chapitres sont courts. Souvent, l’auditeur, l’auditrice doit tirer ses conclusions en interprétant les effets sonores. En fait, c’est le principal point négatif, pas assez détaillé sur le plan du scénario et aussi sur le plan du contexte historique.

Mais au moins, c’est captivant. Il y a de l’action et l’ensemble suscite la curiosité même s’il ne la satisfait pas entièrement. Je peux dire que j’ai apprécié cette œuvre parce que je l’ai pris pour ce qu’elle est : un spectacle.


Autres livres audios multicast

Pour lire mon commentaire sur LA MER DES DÉSOLATIONS, cliquez ici
Pour lire mon commentaire sur
LA SORTIE DES PROFONDEURS, cliquez ici

 

Bonne écoute
Claude Lambert
le vendredi 23 mai 2025

 

 

L’archipel du Goulag, 2

Commentaire, 2e partie
sur le livre d’ALEXANDRE SOLJENITSYNE

Pour revenir sur la première partie, cliquez ici.

L’ARCHIPEL DU GOULAG est un très long pavé (2 000 pages et plus selon les éditions) chargé de noirceur, de mort et de désespoir, cri du cœur de la réalité historique décriée froidement par Soljenitsyne. Plusieurs passages m’ont fait frémir et même, glacer d’horreur :
*Il y a un ordre du GPU : <Ne gaspillez pas de munitions ! Pas un seul coup qui ne soit pour le prisonnier ! >* (extrait)

*Entrez dans le socialisme en renforçant les prisons au maximum ! Ce n’était pas une blague dans un magazine humoristique, cela a été déclaré par le procureur général de l’Union Soviétique ! * (extrait)

*À Serpentika, 30 à 50 personnes étaient abattues par jour à quelques pas de la cellule au secret; puis les cadavres ont été entassés sur des traîneaux, et un tracteur les a emmenés de là. * (extrait)

*La mort est la principale production de l’archipel, une production ininterrompue qui n’a pas besoin de règles ou de règlements. * (extrait)

Il est pratiquement impossible de critiquer un tel ouvrage car les témoignages sont les cris du cœur de personnes déportées qui ne savent pas trop ce qui leur arrive, encore moins que le goulag n’est qu’un soutien de l’économie soviétique. Plutôt que de chercher un sens à la vie, les témoignages donnent un sens à la mort.

Je crois avoir bien saisi l’esprit de l’auteur et ce qui réactualise le livre à mon avis est l’Ukraine. En effet, au moment d’écrire cet article, l’Ukraine et la Russie sont en guerre. La Russie veut récupérer l’Ukraine.

Il faut croire que la grande histoire a ses contradictions…* Lénine a signé cette paix avec Hetman Skoropadski, ce faisant, il a montré qu’il était pleinement satisfait de la séparation de l’Ukraine…* (extrait)

Je vous avertis d’aiguiser votre patience. L’ARCHIPEL DU GOULAG est un livre très long, très dur et quelque peu indigeste à cause de nombreux palabres pas toujours utiles, de nombreux termes russes, une phénoménale quantité de notes renvoyées à la fin de l’ouvrage et une traduction douteuse. La grande force du livre tient dans le fait que Soljenitsyne couvre absolument tous les aspects de la vie concentrationnaire.

C’est un témoignage rude et sans compromis sur un système despotique qui a fait des millions de morts. *… dans le monde de la concentration, l’homme est pour l’homme un rat et un cannibale…* (extrait)

Je crois que L’ARCHIPEL DU GOULAG demeure un incontournable, un puits de réflexion sur la capacité humaine à tuer et détruire, sur la folie de dirigeants instables et sur les inimaginables débordements du pire système concentrationnaire de l’histoire. Ce livre vient nous rappeler qu’il ne faut jamais oublier.

*Il faut haïr son propre pays, il faut lui être totalement étranger pour tirer sur la fierté de la nation, l’essence de son savoir, son énergie et son talent… * (extrait)


Joseph Staline (1878-1953)


L’auteur Alexandre Soljenitsyne (1918-2008)

 

LE GOULAG À L’ÉCRAN

L’ARCHIPEL DU GOULAG a fait l’objet de nombreuses adaptations. Je vous recommande le film documentaire de Jean Crépu réalisé en 2008.

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 10 mai 2025

FINGERS

Une aventure de Lucky Luke par
Lo Hartog Van Banda et Morris

Extrait : LUCKY LUKE FINGERS, scénario : Lo Hartog Van Banda, dessins : Morris. Lucky comics éditeur, 2001, bande dessinée, 47 pages. Numérique et papier.


Lucky Luke apprend que cinq (!) Dalton viennent de s’évader. En effet, un habile prestidigitateur du nom de Fingers a participé à l’évasion des Dalton mais c’est aussi lui qui va permettre de les renvoyer en prison. Se prétendant injustement condamné, ce « gentleman cambrioleur » a besoin de l’appui de Lucky Luke pour son recours en grâce. Il obtiendra gain de cause mais Lucky Luke gardera un œil sur lui car ses mains échappent à tout contrôle !

 

Le parfait héros

J’ai adulé Lucky Luke pendant de nombreuses années. Je l’aime toujours mais mon intérêt a baissé d’un cran. Comme tous les inconditionnels de l’homme qui tire plus vite que son ombre, j’ai dû subir deux sevrages avec cette série de BD qui réussit à garder la tête hors de l’eau. D’abord, Morris a troqué la cigarette pur une brindille de paille. Je peux comprendre Morris, il ne faisait que devancer les exigences de la loi Elvin, adoptée au début des années 1980 en France et encadrant sévèrement la publicité sur le tabac. C’est un détail, loin d’être malsain mais je ne m’y suis jamais fait.

Autre sevrage important, le décès de Goscinny en 1977. Depuis ce jour, la série a perdu un peu de ses étincelles et a commencé à vieillir à mes yeux. La subtilité et la spontanéité de Goscinny manquent cruellement au scénario de FINGERS. Ça reste une bonne histoire, drôle par moment, pas désagréable à lire au contraire. Malheureusement, le personnage de Lucky Luke s’est affadit avec le temps. Il reste stoïque, sûr de lui mais il est devenu prévisible et sans éclat. Toujours vedette, mais d’une série essoufflée. Dans FINGERS, Luke est plus effacé, trop,  en fait, par rapport au prestidigitateur à qui le scénariste a donné des pouvoirs surdimensionnés

Morris, très différent aussi de son prédécesseur Uderzo a fait quand même de son mieux pour rehausser le scénario de Van Banda et a réussi à rendre l’ensemble plus rigolo. L’histoire de Lucky Luke est quand même extraordinaire.

Plus de 80 albums. Malgré une certaine baisse d’intérêt, j’ai apprécié la lecture de FINGERS. Je sens que je n’en ai pas terminé avec le <poor lonesome cowboy> car j’aime particulièrement l’environnement dans lequel il évolue, une espèce de carricature du far ouest qui m’a toujours fait rire.

À gauche, le scénariste Lo Hartog Van Banda, à droite, le dessinateur Morris, créateur de la série LUCKY LUKE

BONNE LECTURE
CLAUDE LAMBERT

Le vendredi 17 janvier 2025

 

LA SCRIBE, Antonio Garrido

Un poids lourd du Moyen-Âge :
Le christianisme

Franconie, an 799, à la veille du sacre de Charlemagne. Fille d’un célèbre scribe byzantin, Theresa est apprentie parcheminière. Contrairement aux jeunes femmes de son âge dont le rêve est de fonder une famille, elle n’aspire qu’à une chose : vivre parmi les livres. Mais un drame l’oblige à quitter sa ville et à se réfugier dans la cité abbatiale de Fulda. Là, elle devient la scribe du moine Alcuin d’York, véritable Sherlock Holmes en robe de bure. Alors que Theresa l’assiste dans ses enquêtes, elle découvre qu’à son insu elle a emporté dans sa fuite un précieux parchemin qui pourrait bien sceller l’avenir de la chrétienté…

*J’aime les romans historiques, d’autant qu’il y a un effort notable de documentation sur cette époque. On sent bien aussi la volonté d’apporter des rebondissements au lecteur et pourtant ça n’a malheureusement pas pris pour moi. Le ton didactique du moine-qui-sait-tout ? L’héroïne intelligente mais pas fut-fut ? Bref c’est dommage mais tant pis. *

(LA SCRIBE, Antonio Garrido, version audio, Audible studios, 2019, durée d’écoute : 16 heures 2 minutes. Édition de papier : Presses de la Cité 2010, 640 pages. Format numérique : Presses de la Cité, 2019, 587 pages 3435 KB)

Une page décisive du christianisme

L’histoire tourne autour de Thérèsa, fille du scribe Gorgia qui travaille sur un document de la plus haute importance et dont la vie est menacée. Thérèsa est apprentie parcheminière, mais elle deviendra, au fil des évènements, adjointe du frère diacre Alcuin d’York qui enquête sur des meurtres et divers évènements, tous liés au parchemin sur lequel travaille Gorgia : rien de moins que la donation de Constantin. Autant de mort et de souffrance pour la gloire des papes, représentant sur terre Jésus qui prêchait la pauvreté.

Sans trop le savoir, la jeune scribe tient entre ses mains le destin de l’occident et l’avenir de la chrétienté. Un rôle très lourd et très meurtrier. C’est une histoire lourde, complexe, au fil conducteur fragile parce que trop tentaculaire. Le regard sur l’histoire est intéressant mais manque de fini. Comme le dit l’auteur lui-même, un roman historique est avant tout un roman. Plusieurs passages sont exagérés et emphatiques. Les personnages ne sont pas d’une même profondeur, même Thérèsa, mais le frère Alcuin d’York est intéressant.

D’abord, Alcuin d’York (732-804) est un personnage historique authentique. Célèbre théologien, conseiller de Charlemagne sous l’empire, sa tutelle intellectuelle aura largement influencé une Europe en devenir. Mais dans le roman de Garrido, sa nature est un peu différente, plus obscure, pas très nette et très ampoulée.

Son raisonnement me rappelle un peu Sherlock Holmes et dans une moindre mesure, Guillaume de Baskerville, personnage central du livre de Umberto Eco LE NOM DE LA ROSE mais là s’arrête la comparaison, D’York étant loin d’avoir la pureté du célèbre franciscain enquêteur créé par le grand Eco. Le langage que Garrido prête dans son livre à Alcuin D’York est déclamé, long, prétentieux et très technique.

Trop pour un roman dont le centre est un parchemin capital pour la chrétienté. Il est vrai que même si ses déductions ne finissent pas de finir, elles entraînent les auditeurs/auditrices, lecteurs-lectrices dans une intéressante suite de rebondissements. C’est la principale force de l’œuvre à laquelle j’ajoute une excellente prestation de la narratrice Ana Piévic pour la version audio, qui a mis dans sa prestation force, cœur et talent…largement suffisant pour écouter ou lire le livre.

Suggestion de lecture : LA RELIGION, de Tim Willocks

Pour en savoir plus sur l’auteur, Antonio Garrido, cliquez ici.

Pour amorcer une recherche sur le christianisme, je vous invite à consulter le dossier wikipédia à ce sujet et à visiter le site de *ladissertation*.

Du même auteur

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le samedi 23 novembre 2024

La rébellion des cornichons

Commentaire sur le livre de
MIKA

*Julie avait quinze ans. Elle était géniale ma sœur. Tout le monde l’aimait ! C’était une ado brillante et toujours souriante. Elle était mon soleil. Julia était une vraie combattante, une Viking ! Après plusieurs batailles, elle a perdu sa guerre. Il y a cinq mois, une saleté de maladie nous l’a prise. Un monstre appelé fibrose kystique. *

Extrait : LA RÉBELLION DES CORNICHONS, Mika, Bayard éditeur, collection Œil de lynx. Format numérique, 100 pages.

De la magie pour alléger un cœur

C’est un petit livre léger, rafraîchissant et franchement drôle. Les enfants de huit ans et plus auront, je crois, un plaisir fou à lire ce petit opus, surtout s’ils connaissent bien certains produits de consommation liés à l’alimentation. Vous allez comprendre. C’est l’histoire d’un garçon de 12 ans, Louis. Louis a perdu sa grande sœur, décédée à 15 ans des suites de la Fibrose Kystique. Depuis, il vit entre deux parents dysfonctionnels.

Pour s’éloigner de cette atmosphère malsaine, il passe des week-ends chez sa mamie qu’il adore. Un jour, Mamie demande à Louis d’aller à l’épicerie du vieux monsieur Casavant afin de lui rapporter des biscuits délectables à l’érable. Une fois sur place, le vieux commerçant l’entraîne dans l’entrepôt au sous-sol et Ho! Surprise, Louis y est enfermé. Ce faisant, Louis basculera dans un monde onirique où il connaîtra peur et émerveillement.

J’ai eu un plaisir fou à voir évoluer Louis entre Quaker <Monsieur Grau> et Ant Jemima, la spécialiste des crêpes, de le voir au milieu d’une chicane entre les biscuits durs et les biscuits mous, de se frotter à un géant vert et de tenter de suivre un caractériel du nettoyage, amateur de citrons, monsieur Net en personne. -Aaarrr ! non mais quel cornichon a osé salir mes planchers ? Il n’en fallait pas plus pour qu’une centaine de cornichons encerclent Monsieur Ménage. Les petits bouts vers et pustuleux semblent aussi très en colère. – Extrait.

Ça sent la revendication, car de toute évidence, les cornichons souffrent d’un manque de reconnaissance… <Nous ne sommes pas que des concombres ! Nous avons une valeur ajoutée ! Nous sommes marinés…> Extrait. Et dire qu’après cette extraordinaire aventure, mamie a demandé à Louis de faire une course à la pharmacie : <…je n’ai pas envie d’assister à un match de lutte entre un colosse rouleau de papier de toilette et un suppositoire géant. > Extrait.

Je ne suis pas sûr de pouvoir mettre un nom sur ce que Mika a voulu faire vivre à son personnage : illusion, rêve, rêve éveillé hallucination, magie ?

Ce que je sais, c’est que Louis a tiré une leçon de son aventure. Il a développé le courage du dragon. Bref : histoire courte au rythme assez trépidant. Louis est attachant et est inspiré par sa sœur qui le regarde du ciel. C’est plein de trouvailles, de bonnes idées. Reste à savoir si mamie aura ses biscuits délectables à l’érable. J’ai eu du plaisir dans la mesure où j’ai pu lire avec mes yeux d’enfants mais qu’à cela ne tienne, le sourire est garanti dans ce bref petit roman bien écrit et encore, avec beaucoup de sensibilité. J’ai même appris que le sirop d’érable peut faire des miracles. C’est court mais ça touche…osez !

Suggestion de lecture : BELLE SAUVAGE, de Philipp Pullman, de la trilogie de la poussière (littérature jeunesse)


Graphiste de formation, Mika a illustré une centaine de livres pour enfants et est aussi autrice à ses heures. En 2017, elle remporte un prix d’illustration pour le roman Chacun sa fenêtre pour rêver, décerné par le Salon du livre de Trois-Rivières. Toute petite, Mika était déjà fascinée par la littérature jeunesse. En plus de son amour pour les livres, elle ne peut vivre sans soleil et sans chocolat, mais elle ne doit cependant pas mélanger les deux, car c’est très salissant. (Québec Amérique)

POUR LES PETITS, DE LA MÊME AUTRICE

Comme lecture connexe, je vous invite à lire le dossier de MAD CANADA sur les enfants en deuil.

Bonne lecture
Claude Lambert
janvier 2022

Un voisin étrange

Commentaire sur le livre de
FLORIAN DENNISSON

*j’AI ZOOMÉ SUR LES PETITES CAISSES. Sur chacune d’elles, il y avait une sorte d’autocollant carré, jaune et noir, sur lequel était imprimé un logo. Un logo que j’avais déjà vu auparavant. Un logo qui m’a toujours fait peur.

(Extrait : UN VOISIN ÉTRANGE, Florian Dennisson, livre 1 de la série HISTOIRES ÉTRANGES, Florian Dennisson et Chambre noire Éditeurs, 2019, version numérique, équivalence : 130 pages brochées, littérature jeunesse.)

  

Pendant les vacances de la Toussaint, Olivier Leroy pénètre sans en avoir le droit sur le terrain d’une des maisons de son village et fait une découverte étrange ayant peut-être un rapport avec l’une des énigmes les plus célèbres de l’Histoire. Le lendemain, un voisin bizarre vient s’installer en face de chez lui, dans une maison délabrée dont personne n’a jamais voulu depuis des décennies. Puni et ayant interdiction de sortir de chez lui, Olivier va avoir beaucoup de mal à mener son enquête et résoudre les mystères qui s’accumulent autour de lui.

 Olivier et les templiers

UN VOISIN ÉTRANGE est un roman court, léger, agréable à lire, un récit parfait pour introduire les jeunes au polar et pour les encourager à aller plus loin dans leurs lectures. Voici l’histoire d’olivier Leroy, un ado de 13 ans. Un jour, Olivier observe une pelleteuse tomber dans un énorme trou sur le terrain des Imbert, les voisins qui voulaient se faire construire une piscine. Une fois le terrain déserté, c’était plus fort que lui, Olivier s’y est aventuré et a découvert une grande quantité de caisses portant un drôle de dessin sur leurs côtés. C’était un sigle.

Pour sa curiosité, Olivier a été puni par son père qui lui interdit de sortir pendant plusieurs jours, mais décide tout de même de faire enquête avec l’aide de sa nouvelle amie Amanda. Le duo observe également un drôle de voisin dans de mystérieuses activités nocturnes dans sa grange.

Entre temps, la mère d’Olivier, qui est prof d’histoire, apprend à son fils que le sigle qu’il a observé sur les caisses est celui des templiers, un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie du Moyen-âge, chargés de protéger les pèlerins sur la route de Jérusalem et ayant accumulé au fil du temps de fabuleuses richesses, jamais retrouvées à ce jour. Amanda et Olivier mettront ainsi à jour un inimaginable complot.

Brillante, l’idée de Florian Dennisson d’introduire dans son récit une notion d’histoire avérée, intrigante et de nature à stimuler l’imagination du jeune lectorat d’autant que l’Ordre des Templiers est encore de nos jours, entouré de mystère, de secrets et d’énigmes.

Les pré-ados et jeunes ados vont se reconnaître dans cette belle aventure et s’identifieront facilement à Olivier et Amanda. Ils découvriront dans ce petit livre ce qu’ils aiment en général : de l’intrigue, du mystère, du danger et surtout, la douceur et l’efficacité d’un bel esprit d’équipe et de l’amitié. Dans cet opus, tous les éléments sont réunis pour donner aux jeunes le goût de la lecture.

C’est un bon roman pour les jeunes qui pourrait être aussi un baume pour le cœur des adultes…à une condition toutefois, il ne faut pas le lire avec des yeux et un esprit d’adulte car vous y découvririez un sérieux manque de profondeur, qualité qui ne figure pas dans les priorités des jeunes lecteurs de 8 à 13 ans et c’est normal. Il faut bien commencer par le commencement. L’important est de lire.

Enfin, dans son livre, l’auteur a bien résumé l’histoire et l’objectif des templiers, mais j’invite les jeunes qui veulent pousser leurs recherches à ce sujet à consulter le dossier publié par Vikidia.

Suggestion de lecture : LE LIVRE QU’IL NE FAUT SURTOUT,SURTOUT,SURTOUT PAS LIRE, de Sylvie Laroche

DU MÊME AUTEUR


L’auteur Florian Dennisson

Bonne lecture
Claude Lambert