*D’abord, il y a eu l’odeur, puissante, répugnante : un mélange de viande carbonisée, de merde et de produits chimiques, l’impression d’avoir forcé l’arrière-cuisine du diable. (Extrait : CHIMAERIS, Éric Tourville, Slatkine et cie, éditeur. 2018, 500 pages. Version audio éditée par Audible en 2018. Narration : Thierry Debrune. Durée d’écoute : 14 heures 10 minutes)
Dans l’hiver glacial du Vermont, pas très loin de Salem, une maison abandonnée, quatre cadavres de petites filles carbonisés, la cinquième a disparu… l’enquête commence. La presse joue la piste pédophile, la police, celle de la sorcellerie. La première chose qu’il vit, ce fut le symbole rouge au-dessus de la porte d’entrée. Une étoile à cinq branches dans un cercle dont le lieutenant ignorait la signification. L’impression angoissante d’être devant les portes de l’Enfer. »
À L’OMBRE DE SALEM
*La porte de derrière battait. Un volet
claquait. Tous les voyants d’une
situation anormale s’allumaient
un par un. * (Extrait)

Chimaeris est une extension du mot latin chimaera qui veut dire chimère dont la définition donne froid dans le dos : être bizarre, organique, constitué d’au moins deux variétés de cellules ayant des origines génétiques différentes. Plusieurs utiliseraient sans hésiter le mot MONSTRE. Il se trouve que le titre CHIMAERIS est tout à fait approprié pour ce récit, sans doute le plus intense qu’il m’a été donné de lire.
Le lecteur entrera brutalement dans l’histoire avec la découverte de six petits tombeaux dans une ferme isolée du Vermont, une ferme maudite dont la lugubre réputation remonte à la colonisation du Vermont à la fin du XVIIe siècle, ce qui correspond à peu près avec le procès historique des sorcières de Salem en 1692. Dans les tombeaux se trouvaient cinq corps calcinés de fillettes. Il manquait donc un corps.
Un homme appelé Gus se retrouve inopinément sur les lieux de cette innommable tragédie. Plus tard, Gus recueillera une jeune fille muette, malade, extrêmement faible et effrayée. Gus lui donne un nom : Dawn…elle deviendra le pivot de cette incroyable histoire, d’autant que Gus et Dawn seront impitoyablement traqués.
L’enquête fut confiée à l’inspecteur Fremont et au médecin légiste Edward Todd dont le travail allait être extrêmement complexe du fait que les corps ont été brûlés au phosphore. La première hypothèse, qui fut la plus coriace, voulait que ce carnage fut l’œuvre d’un réseau de pédophiles. Ça aurait fait l’affaire de tout le monde. Dossier classé et on en parle plus. Mais on était très, très loin de la réalité.
Au fur et à mesure que le médecin légiste faisait part de ses hypothèses et ses découvertes, l’inspecteur Fremont devait se tourner vers des filières de recherche peu courantes en investigation policière : exobiologie, génétique, sorcellerie, ufologie, paranormal et j’en passe, ce qui a amené Fremont jusque dans les hautes sphères militaires qui ont beaucoup à cacher dont la légendaire zone 51 pour ne nommer que celle-là.
J’ai adoré ce livre qui est un *page-turner* captivant jusqu’à l’addiction dans la tradition des X-Files en plus poussé et cette façon qu’a l’auteur de frayer avec le surnaturel en mettant en évidence dès le début de l’histoire un pentagramme peint sur la façade de la ferme maudite mettant dans le doute le lecteur et le poussant vers une insatiable curiosité.
*Certains lieux seraient des portes vers…autre chose. Appelez ça comme vous voulez, univers parallèles, passé ou futur. Toujours est-il que quand ses verrous s’ouvrent, les choses se passent généralement mal. * (Extrait)
Je me suis attaché très rapidement à Fremont mais j’ai surtout apprécié le légiste Edward Todd, brillant, humain et audacieux. Sûrement le personnage le plus fouillé et abouti créé par Tourville. Je n’oublie pas Dawn, le personnage central de l’histoire, qui n’a pas cessé de me mystifier.
Ici, tout y est : départ fulgurant, intrigue à forte densité, beaucoup de rebondissements, de l’inattendu, un caractère multi-facette poussant au questionnement sur les valeurs de notre société et sur un rêve récurrent et tenace de l’homme : la création d’un sur-être humain tout-puissant physiquement et intellectuellement.
C’est aussi un thème récurrent en littérature mais il est développé ici avec intelligence et une grande originalité. Tourville est français, mais il a écrit son roman à l’américaine. Il se démarque de Stephen King mais je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement à cause en particulier de l’opacité de l’atmosphère et de la psychologie des personnages, Fremont en particulier dont la philosophie ne manque pas de saveur.
Un petit irritant, que je qualifierais d’insignifiant : la longueur de plusieurs dialogues qui s’étendent sur les caractères scientifiques de l’enquête. Rien de bien méchant.
Je recommande fortement CHIMAERIS, premier livre d’un auteur à surveiller, Éric Tourville. La version audio est aussi recommandée avec la très bonne prestation de Thierry Debrune
Suggestion de lecture : CHIMÈRE de Tess Gerritsen.
Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 30 août 2020









Auteur français natif de Paris, Gaston Leroux (1868-1927) Grand aventurier, il n’est pas comblé par le métier d’avocat et se tourne plutôt vers le journalisme. Il travaille pour l’Echo de Paris dès 1892 puis accomplit des missions de grand reportage dans le monde entier pour de nombreux journaux. Il rencontre véritablement le succès avec son personnage de Rouletabille. Cet ingénieux reporter gagne le coeur des français dans LE MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE, le Fantôme de l’opéra et bien d’autres encore. S’en suit alors la série des Chéri-Bibi, à partir de 1913, qui remporte le même succès.
Jean Teulé est un romancier français aux multiples facettes. Homme de télévision, dessinateur, comédien, cinéaste et surtout écrivain, il est le compagnon de l’actrice Miou-Miou. Né le 26 février 1953 à Saint-Lô, Jean Teulé ne se prédestinait pas vraiment à une carrière littéraire et pourtant, il a signé de nombreux scénarios de bandes dessinées, et plusieurs romans dont DARLING, la touchante biographie d’une naufragée de la société. Le magasin des suicides a été adapté au cinéma par Patrice Lecomte cinq ans après sa publication. 
La question générale posée dans ce livre est celle-ci: L’HOMME A-T-IL BESOIN D’UNE RELIGION? L’homme ne nait pas pécheur. C’est la religion qui l’a décrété comme tel. L’homme ne nait pas religieux non plus, il le devient par endoctrinement. Historiquement, les religions ont engendré guerre, haine, violence, cruauté…le tout stimulé par l’intolérance. D’après l’auteur, la Bible et le Coran ne sont que des créations littéraires. Non seulement leurs récits n’ont aucune origine divine, mais rien, absolument rien ne peut les légitimer. Une question à long développement, source de débat se pose : À quoi ça sert de prier ?





Tom Sawyer est orphelin et vit chez sa tante Polly sur le bord du Mississippi. Pas toujours très sage, il entraîne son meilleur ami Huckleberry Finn (Huck) à faire l’école buissonnière. Les deux garçons découvrent les joies de la liberté. Ils se construisent une vie idéale de jeux, de baignades, de pêche, et empruntent des chemins inconnus qui les font voyager. Tom tombe amoureux de Becky Thatcher et tente de la séduire par tous les moyens sous le regard jaloux de Huck. Ils jouent aux pirates, s’identifient à des personnages de roman et assistent malheureusement à un meurtre commis par nul autre que Joe le balafré.









