Commentaire saur le livre
d’ÉRIC FOUASSIER
*Selon les témoignages… le fils de la maison s’était jeté volontairement d’une fenêtre de l’hôtel paternel. Il avait été tué sur le coup. De prime abord, le suicide ne semblait pas faire le moindre doute. Cependant, ce qui rendait la chose peu banale, c’est que Lucien Dauvergne avait mis fin à ses jours en présence de sa mère qui s’inquiétait de son absence prolongée et était montée le chercher à l’étage… Les proches du défunt… avaient tous assuré qu’aucun signe, au cours de la soirée, n’avait pu laisser augurer pareille issue funeste. *
Extrait : LE BUREAU DES AFFAIRES OCCULTES, Éric Fouassier, Albin Michel éditeur 2021, 384 pages, papier. Version audio : LIZZIE éditeur, 2021, durée d’écoute 10 heures 36 minutes, 891 mo, narrateur : Benjamin Jungers

L’auteur Éric Fouassier
Une étincelle dans la Sainte-Barbe


C’est un beau roman, développé dans un contexte historique bien mis en valeur. Nous sommes en 1830. Paris ne s’est vraiment jamais remise de la révolution et elle n’est pas au bout de ses peines. La monarchie absolue n’existe plus. Elle a été remplacée par une monarchie parlementaire.
Celui qui se fait appelé <Le roi des français> Louis-Philippe, patauge dans l’incertitude politique et doit composer avec une opposition virulente et agressive. L’équilibre social est fragile. Nous suivons un jeune inspecteur nommé par le légendaire Vidocq à la brigade de sûreté : Valentin Verne. Un homme au passé tortueux qui accepte d’enquêter surf la mort suspecte d’un homme politique influent.
Mais Verne est surtout obsédé par la traque d’un criminel insaisissable appelé le Vicaire qu’il s’est juré d’épingler. En enquêtant sur la mort du politicien, Verne n’a pas idée de ce qui l’attend…traîtrise, complot, machination, trahison et mise au jour d’une sinistre organisation : le renouveau jacobin qui tente de dupliquer les heures de gloire de la révolution sous Robespierre.
Il faut faire attention au terme <occulte> dans le titre. L’histoire se déroule effectivement à une époque où on prête facilement un caractère surnaturel aux énigmes insolubles. Mais ici le terme a surtout un sens politique. Aussi il est impératif de conclure les enquêtes afin de conserver un équilibre politique déjà précaire car dans la première moitié du XIXe siècle, la France demeure une poudrière.
J’ai lu ce livre avec beaucoup d’intérêt, voire de plaisir. Le contexte historique est bien soigné et le personnage central, Valentin Verne est particulièrement bien travaillé. La psychologie des personnages est bien développée et l’intrigue est prenante. Le développement de l’histoire est constant, le fil conducteur assez stable. L’intrigue est double mais si une affaire est résolue avec un bel effet de surprise, l’enquête sur le vicaire n’est pas aboutie et m’a laissé sur ma faim.
Heureusement, tout est en place pour une suite qui permettra sans doute de nous expliquer où l’auteur veut en venir d’autant qu’il nous laisse sur la nomination de Verne au poste de chef du bureau des affaires occultes. Entre temps, j’ai pu profiter d’une plume fluide, agréable et d’une intrigue digne du titre.
En passant, pour la version audio, très belle narration du comédien Benjamin Jungers.
Suggestion de lecture : LES AVENTURES OCCULTES DE LADY BRADSLEY, d’Olivier Saraja
Du même auteur

Bonne lecture
Bonne écoute
le samedi 28 septembre 2024













C’est une production sonore qui nous fait visiter un écosystème unique au monde : la forêt boréale canadienne. Un enchantement. C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit pour qualifier cette série qui, par la captation des bruits de la vie sauvage canadienne, pousse à la méditation, l’introspection et aussi à une réflexion sur la fragilité de l’environnement. Le tout est bien documenté.
C’est ainsi que j’ai pu entendre les sons puissants et mélodieux d’oiseaux rares et des troupeaux de caribous de la forêt subarctique du Yukon…Orques, ours et poissons-crapauds de la Côte ouest du Canada…les nombreux oiseaux et le clapotis du Lac des Émeraudes dans le parc national de Jasper…les notes harmoniques des Alouettes et le hurlement des coyotes de la Saskatchewan…l’appel énergique d’un huard sur les eaux noires d’un lac du Manitoba…la magie sonore qui émerge du parc Algonquin en Ontario…
Le seul petit défaut que je me permets de signaler dans cette production est une légère surmodulation des effets sonores par rapport à la voix de la narratrice qui manque de puissance ou si vous préférez, qui ne projette pas beaucoup. Malgré tout Laurence Lafond-Beaune a fait un excellent travail avec sa voix un peu juvénile et tout à fait rafraîchissante. Le contenu documentaire est riche, touchant la géographie canadienne, l’histoire, les secrets de la nature et dans une certaine mesure, les effets de l’activité humaine sur l’environnement. L’ensemble est sublime. C’est une petite collection remarquable qui va rester à jamais dans ma bibliothèque.
Formée depuis son tout jeune âge en musique classique et en jazz, Laurence Lafond-Beaulne est une multi-instrumentiste, auteure, compositrice, interprète et réalisatrice canadienne. Elle signe la musique de plusieurs films et documentaires, et même de deux spectacles du Cirque du Soleil. On peut entendre sa voix sur de nombreux albums, et elle coécrit pour plusieurs artistes. Militante pour l’environnement, Laurence a cofondé ACT (Artistes Citoyens en Tournée), un mouvement qui fait la promotion de pratiques écoresponsables dans l’industrie du spectacle.

Luc Lépine est un historien militaire québécois. Il a étudié au Royal Military College à Kingston. En 2005, il a obtenu un doctorat de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) portant sur l’histoire du district de milice de Montréal de 1787 à 1829. Il a travaillé au ministère de l’Éducation. Comme chargé de cours, il enseigne pour les Forces armées canadiennes. En plus de sa biographie de Léo Major, Luc Lépine a 

Je crois que pour comprendre LE GRAND MEAULNES, il faut comprendre Alain Fournier, un personnage aussi complexe que son héros qui traduit ses rêves…en rêves, un personnage sensible et empathique, mort prématurément dès son entrée dans l’effroyable guerre 14-18. Pour son ami Jacques Rivières, qui présente un émouvant portrait de Fournier, en annexe du Grand Meaulnes, la disparition de l’auteur laisse un triste vide parce que, et ça, c’est ce que je crois, la construction de son plan littéraire allait bon train. Son départ prématuré y a mis fin. C’est cette discontinuité qui me fait considérer l’oeuvre comme inachevée
L’ouvrage, d’abord destiné à la jeunesse n’a pas résisté aux assauts du temps. J’ai trouvé plutôt difficile de m’attacher à ses personnages surannés, au romantisme torturé d’Augustin, le roman poétique n’a plus tellement la faveur des jeunes adultes lecteurs/lectrices.













Je sais que c’est un cliché vieux comme le monde mais je l’utilise tout de même : ÂMES SENSIBLES S’ABSTENIR. C’est une histoire très bien écrite, ficelée et maîtrisée mais d’une violence innommable. Malgré tout, je rends hommage à l’auteure qui a évité le piège de la gratuité et du spectacle. J’ai été saisi d’addiction jusqu’à la finale, totalement inattendue et qui m’a proprement désarmé. C’est un roman très dur, perturbant. Plusieurs passages pourraient vous soulever le cœur d’autant que le rythme est très lent et de nature à faire mijoter et glacer le lecteur.